CHRISTINE A HAMBOURG . N É G O C I A T I ON S . 227
11 n ' y a ici rien de nouveau , si ce n ' est que tous ceux de ma
maison sont quasi tous indisposés , aussi bien que moi , qui
néanmoins me trouve guérie , quoique je ne jouisse pas d ' u n e
aussi parfaite santé qu ' à Rome . J e crains de souffrir la douleur
des dents cet hiver ; mais il faut avoir patience et , quoique
cette douleur soit excessive , ce ne sera pas la plus cruelle que
j ' aurai à souffrir .
J oubliai de répondre , dans mes précédentes , sur le chapitre
de mes domestiques . Je vous dirai que je ne sache p e r s o n n e
qui se plaint , mais s ' ils le font ils ont gra nd tort . Pour A d a m i ,
je ne vois pas pourquoi il faut lui ôter ou d i m i n u e r sa provi-
sion , car il ne 1 a pas m é r i t é . Les autres sont à leur aise ici
aussi bien qu ' à Rome , et tous les ordres sont donnés , et j e ne
vois pas qu il soit à propos de rien changer .
Je n ' ai pas de lettres d ' A d a m i par cet ordinaire . A p p e l m a n
m ' écrit qu ' il est occupé avec lui à l ' exacte recherche de tout ,
et qu ' il lui rendra compte de tout .
II ne me reste plus rien à vous dire , sinon de vous c o n j u r e r
d ' être persuadé que tous les c h a n g e m e n t s qui sont arrivés en
ma fortune et que tout ce qui m ' est encore p r é p a r é de plus
cruel a souffrir , n ' apportera jamais de c h a n g e m e n t à mon cœur
qui vous sera fidèle jusqu ' à la mort ( 1).
Christine au cardinal Azzolino .
H a m b o u r g , 2 3 s e p t e m b r e 1666.
Je ne répondrai pas à vos compliments pleins de c é r é m o -
nies dont est remplie votre treizième lettre , du 28 du passé
Je vous en suis obligée de tout mon c œ u r , et tâcherai de m é -
riter 1
h o n n e u r q u e V Q U s m e f a i t e s e n m e c h a r g e a n t d e g o b i
. _
gâtions que vous ne m ' avez pas .
Depuis ma dernière , j ' ai reçu [ une ] lettre de Monsieur le
- uverueur B a i l [ m ' i n f o r m a i t ] qu ' il avait reçu mes ordres
( 1) En chiffre clans l ' original .